Il y a quelques semaines, Sarah Marquis a rencontré les amoureux de la nature au Fresh Air Festival, un événement parisien organisé par Les Others, un média web et papier dédié aux fans d’outdoor, de voyages et de photographie. La Suissesse, « National Geographic explorer » comme elle aime à le préciser, est venue témoigner de plus de vingt ans de marches et d’aventures autour du monde, souvent dans des endroits les plus improbables, les plus reculés, sur lesquels l’homme ne met que très rarement les pieds. Souvent d’ailleurs une excellente raison pour que Sarah vienne y poser les siens et parcourir, seule, des kilomètres et des kilomètres… Elle a raconté ces marches interminables dans six livres et elle exposera les plus récentes dans trois nouveaux ouvrages à paraître. 

Des marches exigeantes mentalement et physiquement

Née il y a 46 ans, Sarah Marquis est originaire du nord de la Suisse, dans le Jura. « Je viens d’une famille modeste et d’un bled paumé, raconte-t-elle. Je suis très vite sortie de la maison pour explorer les alentours… ». Jusqu’à passer une nuit dans une grotte avec son chien, à l’âge de 8 ans… Puis les distances se sont allongées, jusqu’à marcher plus de 44000 km au total en 24 ans d’aventures, sur des terrains parfois hostiles, aux États-Unis, dans la Cordillère des Andes, en Australie... Sa dernière aventure l’a emmenée début 2018 en Tasmanie, cette île située au sud de l’île principale de l’Australie. Elle a passé trois mois dans les forêts primaires du nord, où il pleut quasiment tout le temps. Une chute et une épaule fracturée ont dû interrompre son périple deux semaines. Mais elle est allée au bout du chemin. Le retour d’une aventure comme celle-ci est toujours difficile : « Après une marche pareille, très exigeante au niveau physique et mental, j’ai besoin d’une très longue récupération. Pendant ce moment de transition, les bains de foule comme je le vis en témoignant à Fresh Air Festival ou en allant à Roland Garros, sont compliqués à gérer… Redémarrer une vie normale prend du temps ».

Des outils mentaux pour résoudre des situations complexes

Avec plus de 450 conférences à son actif, Sarah Marquis est une oratrice très convoitée. Les entreprises font souvent appel à elle. Pour Sarah, il n’y a aucune différence entre une aventure seule en terrain hostile et la vie en entreprise. « Les cadres, par exemple, tout comme moi, doivent gérer leur stress. Pour eux, ce sont souvent les autres qui en sont la cause… Pour moi, c’est plutôt l’absence, le vide, le désert… Dans les deux cas, nous devons, pour résoudre ces situations complexes, chasser nos démons internes, faire appel à nos ressources intérieures, nous adapter… J’essaie de leur transmettre ces petits outils mentaux qui peuvent aider à surmonter les difficultés ».
 

Faire preuve d’acharnement et de consistance

Bien sûr, ses aventures nécessitent une préparation minutieuse, au cordeau, mais aussi une précision et un sens du timing que Sarah reconnaît comme des qualités éminemment suisses… « Je pense que j’ai appris par ailleurs, dès mon plus jeune âge, que l’acharnement est une très grande valeur. Surtout en tant que femme dans un milieu de l’aventure très masculin. Je fais preuve d’une consistance digne d’un Suisse ! ». Un acharnement et une consistance qui l’aident au quotidien à satisfaire ses objectifs. « Je suis une Madame Tout-Le-Monde qui a réussi à aller au bout de ses rêves, explique-t-elle en forme de conclusion. Je veux témoigner que chacun est capable de suivre son chemin et d’atteindre le but qu’il s’est fixé ».