Tout commence avec la Fête des Vignerons et ses 12 éditions en… 226 ans ! Inscrite au Patrimoine culturel de l’humanité à l’Unesco, cette institution célèbre le vin à Vevey. La dernière édition en 2019 (il faut être encore jeune pour avoir une chance de voir la prochaine édition qui se tiendra autour de… 2040 !) a cassé les codes du grand événement. Une arène éphémère de 20'000 place a été effectivement construite pour un spectacle digne d’une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, joué pendant 25 jours. Mais surtout, la Fête des Vignerons remet en cause le fait que seul le rythme régulier d’un événement, annuel voire bisannuel, serait le seul compatible avec le succès populaire comme financier.

Pionnière en matière de disruption, la Fête des Vignerons casse les codes et innove

Quand un événement s’accroche à une tradition locale forte, les gens se déplacent assurément, quelle que soit sa périodicité. Et la tradition n’empêche pas l’innovation. Ce pur moment événementiel a en effet fait appel à des technologies qu’on avait rarement vues auparavant, comme ce plancher en Led de 800 m2. En plus d’un site éphémère digne de l’Accor Arena à Paris, d’un scénario incroyable et d’une scénographie whaouh, c’est avant tout le côté festivalier et joyeux qui retient l’attention. Preuve que la rareté de l’événement créé une forte attractivité.

 Arène éphémère avec plancher Led de 800m2 ©LM-2019

Un format jamais vu pour le projet des JO d’hiver 2030

On peut en dire autant des Jeux Olympiques. Une part de leur succès réside effectivement dans le fait qu’ils se jouent tous les quatre ans, hiver comme été. La Suisse se projette d’ailleurs actuellement vers l’édition hivernale de 2030, voire 2034, après avoir accueilli ce même grand événement sportif à Saint-Moritz en 1928 et 1948 ou les Jeux olympiques de la jeunesse à Lausanne en 2020. L’étude de faisabilité actuelle marque les esprits en proposant un format jamais imaginé et donc jamais réalisé auparavant. Jusqu’à aujourd’hui, c’est une métropole qui accueille les Jeux. Dans le cas du projet suisse, c’est le pays dans son entièreté qui veut faire acte de candidature, avec un projet très décentralisé.

Une audace dans le format qui remet en cause un des grands principes olympiques

Swiss Olympic, le comité national olympique du pays, veut renouveler le genre et propose que les épreuves soient organisées dans les régions où les infrastructures existent déjà. Le projet remet en cause un des principes fondateurs des JO : que la majorité des sites de compétitions soit réunie dans un petit périmètre. Là, rien de tout cela. Les lieux d’accueil des disciplines hivernales sont dispersés dans tout le pays. Et les sportifs logeront en proximité des sites de compétition. Il n’y aura donc pas de Village olympique, comme d’habitude.

La quête permanente d’un événementiel plus humain, plus agile et plus moderne

Le Comité international olympique, logé à Lausanne, sera-t-il sensible à cette disruption ? Nul ne sait à l’heure actuelle, mais l’audace est réelle et les arguments pour une évolution majeure du format sont réels : pas de surenchère économique puisque les infrastructures déjà présentes et que la Suisse va accueillir, d’ici 2030, 9 championnats du monde parmi les 14 disciplines olympiques, moins de déplacements, un événement plus humain, plus agile, plus moderne, car inscrit dans les priorités du moment… Plus humain, plus agile, plus moderne, c’est exactement les objectifs que se sont fixés les organisateurs des Geneva Watch Days, un événement, plus corporate celui-ci, qui démontre qu’un positionnement insolite remporte l’adhésion des leaders du marché et du public.

Les Geneva Watch Days remettent en cause les salons traditionnels

Du 29 août au 2 septembre dernier se tenait la 4^e édition des Geneva Watch Days, un jeune salon horloger dans un pays où deux événements historiques et majeurs (Baselworld et SIHH) étaient plus qu’installés. Mais voilà, la crise sanitaire passant par-là, les deux rendez-vous horlogers traditionnels tergiversaient sur leur avenir et annulaient leurs éditions. Certaines marques, qui estimaient que les affaires ne pouvaient s’arrêter, se sont alors réunies, ont décidé de créer les Geneva Watch Days tout en revoyant totalement les conditions d’accès, avec un maître mot : le moins de contraintes possibles et des conditions d’accès très claires en termes de prix et de surface. Conclusion : succès ! Les marques, petites ou grandes maisons, se précipitent.

 Geneva Watch Days2023 ©Worldtempus.com

Fête des Vignerons, JO Suisse 2030 ou Geneva Watch Days, c’est à chaque fois l’envie de disrupter les habitudes qui animent les organisateurs. La culture événementielle suisse cherche à renouveler le format des événements. Au minimum, les projets créent de la curiosité — c’est déjà une réussite en soi ! — mais le succès est très souvent au rendez-vous.