Stéphane Doutriaux, Poken : «L’événementiel est ouvert aux innovations, mais contraignant»
Pour quelle raison avez-vous créé Poken ?
L'élément principal qui nous a poussés à créer Poken et à développer nos premiers produits est l'expérience que nous avons vécue en tant que visiteur dans des salons professionnels, en particulier pour tout ce qui concernait la collecte d'information. Alors qu’hier, il était naturel qu'un visiteur se promène dans un hall d'expo ou une conférence et récupère des flyers, brochures, cartes d'affaires ou autres imprimés, nous vivons aujourd’hui dans un monde principalement numérique et il nous semble beaucoup plus intéressant de récupérer de l'information... numérique ! Elle est plus facile à stocker, à trier et à partager avec ses collaborateurs et contacts. C’est pour cette raison que nous avons imaginé ces solutions innovantes, mais aussi pratiques et abordables, pour « numériser » le salon et offrir à tous les participants des « smart badges » leur permettant de récupérer et d’appliquer des « bookmarks » à toute l'information qui les intéresse, qu’elle vienne des exposants ou des conférences.
Quels avantages voyez-vous à dématérialisation de l’information ?
De retour au bureau ou instantanément en y accédant sur leur téléphone mobile, les participants peuvent rapidement voir ou partager ce qu'ils ont collecté, mais aussi interagir avec le contenu et les émetteurs de cette documentation. Au-delà de ces solutions très innovantes, nous offrons aujourd’hui une gamme d'outils SaaS permettant aux organisateurs de créer des pages d'inscription à leurs événements, d'augmenter leur visibilité via le social marketing et d'imprimer les accréditations (ou badges) sur site. C’est possible pour des petits événements (50 personnes) comme pour des très grands. Notre record s’établit à 67.000 visiteurs équipés d'un badge le premier jour d’un événement ! Nos solutions sont utilisées par certains des plus gros organisateurs en Europe et aux USA comme IBM, Clarion Events, Ascential mais aussi l'OCDE, l'ONU et des entreprises telles que Deloitte et Microsoft.
Le marché événementiel est-il sensible à l’innovation ? quel regard portez-vous sur l’innovation dans le secteur ?
Le marché événementiel est très ouvert aux innovations, mais opère avec des contraintes qui imposent aux entreprises technologiques énormément de rigueur. Tout doit fonctionner, impérativement, dès l'ouverture des inscriptions ou l'ouverture du salon. Aucune erreur n'est permise, puisque 50'000 visiteurs ne peuvent pas être bloqués devant l'entrée d’un parc des expositions. Il va donc de soi que certaines innovations sont adoptées plus rapidement que d'autres, et qu'un élément clef du succès d'un acteur technologique est de pouvoir démontrer la fiabilité de ses solutions, même dans les cadres les plus chaotiques.
Quelles évolutions remarquez-vous dans le comportement des organisateurs d’événements ?
Il est important que chaque opérateur technologique identifie une stratégie de déploiement de ses innovations qui minimise le risque. Et il doit s’y prendre avec assez d'avance pour que l’organisateur adopte petit à petit des technologies qui font partie du « chemin critique » du montage de son événement. D’où, pour rassurer, l’obligation de mettre en place des process stricts, d’adhérer à un label de qualité (ISO, par exemple) et d’être à jour sur les contraintes « data » telles que le GDPR (règlement européen de la protection des données, entré en vigueur en mai 2018). Ces dispositifs sont des clefs pour obtenir le respect des clients.
Vous êtes une entreprise innovante d’origine suisse. Quel impact cette origine a-t-elle sur votre identité et vos solutions ?
Comme beaucoup d'autres entreprises suisses, nous bénéficions un peu de l'image de fiabilité et de qualité, surtout sur la gestion des données qui est un thème d'actualité. Cependant, le fait de ne pas être dans la zone Euro soulève régulièrement des questions au sujet des différences législatives et réglementaires. Pour nos clients internationaux, l'image suisse n'a, je pense, pas énormément d'impact sur notre business. Pour la plupart des gros clients, la découverte de nouvelles technologies se fait lors de salons internationaux comme IMEX à Frankfort, IBTM à Barcelone ou des événements organisés par l'association globale des salons (UFI). Les négociations contractuelles se portent avant tout sur les services à fournir, les compétences et le prix, et non pas sur le lieu où se trouve l'entreprise. Mais, pour traiter avec des clients en Suisse, qu'ils soient entreprises globales ou locales, c'est certain que d'être originaire du pays est un gros avantage. En conclusion, on peut donc dire qu'il n’y a pas d'aspect négatif à être une entreprise Suisse !
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