Bâle va donc accueillir la 69ᵉ édition du Concours Eurovision de la chanson. Les demi-finales auront lieu les 13 et 15 mai 2025 et la grande finale le 17 mai, retransmise par 37 chaînes de télévision et regardée certainement par plus de 160 millions de téléspectateurs attendus. Choisie pour sa capacité à « franchir les frontières » – Crossing Borders est le slogan utilisé par la ville pour défendre sa candidature –, Bâle veut incarner avec l’accueil de cet événement majeur certaines des valeurs événementielles suisses : connectivité, efficacité et diversité.

St. Jakobshalle, une infrastructure à la hauteur

Siège de l’édition 2025, la St. Jakobshalle (Halle Saint-Jacques), dotée de 12 400 places debout (8000 assises) et 20.000 m² de surface modulable, a été totalement réaménagée pour l’occasion, illustrant la flexibilité des équipements suisses. L’événement est évidemment soutenu par une task force dédiée, avec des équipes de production issues des milieux culturels et médiatiques suisses, témoignant d’une gestion de projet rigoureuse et collaborative.

Une scénographie immersive et émotionnelle

Conçue par le célèbre scénographe Florian Wieder, la scénographie de la cérémonie 2025 repose sur une arche lumineuse qui va traverser la salle, symbolisant l’écoute et le dialogue. Le décor s’inspire des montagnes suisses, avec des jeux de lignes blanches et des perspectives infinies. C’est une démonstration de la capacité suisse à transformer des espaces techniques comme les arènes sportives ou hall d’exposition en environnements immersifs, spectaculaires et engageants... Les organisateurs d’événements y trouveront un exemple fort de modularité scénographique et de narration visuelle émotionnelle, autour d’un message fédérateur : Unity Shapes Love.

  © SRG SSR & EBU

La technologie au service de l’expérience

L’Eurovision 2025 intègre des modélisations 3D (pour les spécialistes, c’est le logiciel Blender qui est utilisé), des effets visuels avancés (avec After Effects, un logiciel professionnel de postproduction vidéo) et une mise en scène sonore inédite mêlant électronique, yodel, cors des Alpes et tambours bâlois. L’approche se veut multisensorielle et à fort impact. C’est un cas d’école pour ceux qui souhaitent combiner innovations technologiques et identité culturelle forte dans leurs événements. La collaboration d’artistes, d’ingénieurs lumière et de designers interactifs montre aussi l’intérêt de créer des équipes pluridisciplinaires pour construire une expérience incroyable.

Bâle, carrefour événementiel

Avec près de 10.000 chambres d’hôtel, une excellente accessibilité ferroviaire et aérienne, et une offre culturelle dense (Art Basel, l’événement international majeur consacré à l’art contemporain, quarante musées d’art…), Bâle veut confirmer son statut de hub événementiel européen. Le budget de l’événement atteint 30 à 35 millions de CHF (de 32,4 à 37,8 M€), mais la ville attend des retombées directes et indirectes qui s’évaluent d’ores et déjà à plus de 200 M€. C’est aussi une opération de séduction touristique et événementielle qui va résonner dans l’Europe entière. Mais la ville, comme le disait récemment dans notre blog Letizia Elia, CEO de Bâle Tourisme, souhaite aussi que l’événement puisse avoir un retentissement dans le territoire et auprès de la population locale.

L’Eurovision 2025 est une démonstration magistrale de ce que peut être un événement contemporain : spectaculaire, accessible, technologique et humain. Pour les organisateurs de séminaires et d’événements, c’est une invitation à repenser leurs propres projets à la lumière de cette excellence suisse.