Quel est l’impact de cette crise sur les lieux que vous gérez ?

L’impact est évidemment très important. Après une succession, en début de crise, d’annulations et de reports, on peut désormais constater que tout le business des événements, qu’il soit local ou international, a disparu dans les lieux que nous gérons. Dans ce contexte, MCH Group, organisateurs d’événements et gestionnaires de lieux, est doublement impacté. Nous traversons effectivement une phase très compliquée à gérer.
 

Comment voyez-vous la situation évoluer ?

Notre métier est d’organiser et d’accueillir des événements live. À court terme, le redémarrage ne peut dépendre que d’une évolution positive de la situation sanitaire générale. On observe par ailleurs que les événements digitaux sont très à la mode en ce moment et que des habitudes sont prises et s’inscriront dans la durée. Cette évolution ne date pas d’hier. Il y a longtemps que le digital s’est introduit dans la vie quotidienne de tout un chacun. Mais son expansion dans l’industrie événementielle n’était pas prévue aussi rapidement. Il restera de ces changements technologiques majeurs de nouvelles possibilités, comme la possibilité, par exemple, pour des orateurs qui ne pourraient pas voyager, d’être présents malgré tout sur l’événement.

"Reloading Live", le concept d'un événement post CoVid-19 au centre de congrès Bâle / Messe Bâle 

Quels types de dispositions avez-vous prises pour l’accueil d’événements ?

Notre objectif a toujours été de garantir une certaine qualité d’accueil de l’événement live, malgré tout. Nous avons beaucoup travaillé, en étudiant scientifiquement et juridiquement ce que nous pouvions mettre en place. C’est ainsi que nous avons créé Reloading Live, un concept de protection global que nous avons mis en œuvre sur nos événements. Par exemple, ILMAC Lausanne 2020, un des événements MCH, leader des sciences de la vie, s’est déroulé les 7 et 8 octobre à Expo Beaulieu, dans des conditions sanitaires qui assurent la sécurité de tout le monde. Nous nous sommes mis en ordre de bataille pour convaincre nos clients qu’il était possible d’organiser des événements et, pour ceux qui ont maintenu leur manifestation, discuté au cas par cas avec eux des dispositifs à mettre en place pour que les participants respectent la totalité des mesures : le port du masque, la distanciation physique… Le point essentiel est d’assurer une bonne communication pendant l’événement, parce que, si nous n’informons pas continuellement, les participants oublient très vite. Les hôtes et hôtesses, ainsi que les écrans, doivent diffuser sans arrêt de l’information utile.

Êtes-vous malgré tout optimiste pour l’avenir ?

Je suis tout-à-fait optimiste ! Certes, les personnes qui venaient sur les congrès uniquement pour du contenu risquent, compte tenu des difficultés de voyage, de rester chez eux et de suivre l’événement via les réseaux. Mais toutes celles qui cherchent à faire du networking, à rencontrer leur écosystème et, donc, à privilégier le business, seront sans aucun doute de retour très vite sur les événements physiques, dès qu’ils pourront de nouveau se tenir. Et puis, pour des destinations comme la Suisse, qui a mis la qualité au centre de ses valeurs, à l’opposé d’autres destinations qui ont promu un tourisme de masse, il y aura des opportunités.

Art Basel, Messeplatz 

* MCH Group organise plusieurs centaines d’événements par an au sein de ces propres infrastructures événementielles situées à Bâle et à Zurich. Par ailleurs, l’entreprise organise en régie propre une trentaine d’événements, dont Art Basel, qui se déroule à Bâle, à Miami Beach et à Hong Kong. Elle propose également des services complets dans le domaine du marketing expérientiel, depuis la stratégie jusqu’à la mise en œuvre.