Tanja Hengartner, l’ancienne responsable Mice de Zermatt Tourisme, raconte son premier 4000 m sur le site Internet de la destination. Quatre jours après sa prise de fonction, comme une sorte de bizutage, elle s’attaque, avec guide et clients, à l’ascension du Breithorn, 4164 m. Cette magnifique montagne de Zermatt, une crête aux multiples sommets couvertes de glace et de neige, est réputée comme sommet de 4000 mètres le plus facile des Alpes, et se prête donc idéalement pour l'ascension par des novices.

Vue sur le Breithorn depuis le Klein Matternhonr ©Jakob

L'histoire personnelle de Tanja, à la fois sportive et émouvante, nous fait également part d’une expérience collective forte. Ensemble - chacun en donnant le maximum, voire en se faisant un peu mal - ils ont réussi à se dépasser pour atteindre un objectif compliqué…

La notion de l’effort partagé

Si je ne me trompe, c’est bien une métaphore de l’incentive : se dépasser, ensemble, efforts, réussir… C’est vrai que les séminaires offrent souvent une activité plutôt ludique ou culturelle, pour fédérer un groupe, une équipe, autour de valeurs fortes, mais les organisateurs renoncent trop souvent à la notion de l’effort partagé, du dépassement de soi au sens littéral et physique du terme. Or, la montagne offre un terrain de jeux formidable pour cela, sans, bien sûr, se mettre en danger. Se balader en montagne, voire gravir un sommet, en cordée, est une expérience collaborative extraordinaire et inoubliable.

 Tout le monde a réussi !

Du souffle, de l’endurance et des souvenirs

J’ai, pour ma part, également dépassé 4000 m d’altitude à une reprise… et atteint 4015 m pour être précis. Le Dôme de Neige des Écrins est une course magnifique, que j’ai effectuée il y a… plus de 30 ans ! Petit, je rêvais de ces hauts sommets, bercé par les aventures de Lionel Terray, un des neuf alpinistes à avoir atteint le premier 8000 m de l’histoire, en 1950, un célèbre montagnard à qui je dois mon prénom. Je me suis attaqué à la montagne pendant mes années adolescentes, jamais seul, toujours en groupe et toujours guidé par un professionnel. Je retiens les splendides vues, la technique nécessaire aux passages des séracs ou des crevasses, le souffle coupé par la raréfaction de l’oxygène, l’endurance imposée par les longues heures de marche et les souvenirs communs pour l’éternité.

La montagne, pour un team building efficace

C’est indéniablement ces moments partagés qui construisent des souvenirs, voire, avec le temps, des légendes personnelles, ces petites légendes où la fierté d’aujourd’hui, exagérée, éteint la souffrance d’hier, réelle. On ne conserve que la réussite collective de l’objectif. Le montagnard amateur que je fus, qui, deux fois par an, quittait la ville pour la montagne et rejoignait ses partenaires d’aventure, ne peut que témoigner que l’effort collectif en montagne est certainement un des plus efficaces team building qui soit… 

Lionel Malard