La « Suisse Learning Expedition » n’est pas tout à fait terminée. Alors qu’elle s’est déjà déroulée en direct et en streaming du 12 au 15 avril, depuis Bâle, Montreux, Lausanne, puis Genève, c’est aujourd’hui un programme de 12 heures de contenus, réparti en 40 séquences et produit par 60 speakers. Tout est visible en replay sur Youtube.

L’événement physique génère de la valeur inattendue

Que faut-il retenir de cet exercice inédit, jamais réalisé par une destination ? Difficile de faire un résumé tant les propos ont été riches et variés. Les grands témoins (ONU, Croix-Rouge, École polytechnique fédérale de Lausanne, École hôtelière de Lausanne…) comme les professionnels de l’événementiel présents (qu’ils soient en entreprise – SNCF, Galderma –, en agence, chez les DMC ou dans les lieux) ont tous évidemment noté que l’événement physique, dans sa capacité à générer de la sérendipité, du hasard, de la surprise, de la valeur inattendue, était incontournable et précieux. Ils reconnaissent aussi que le digital est le support du temps présent, qui restera dans la durée, d’autant plus si l’expérience participant s’améliore. Il n’en bouscule pas moins les modèles des organisateurs, en particulier de congrès, et les stratégies de marketing et de communication des entreprises. Tout le monde est encore en réflexion voire en « test & learn ».

Épouser les réalités d’une destination

Les destinations ont effectivement un rôle considérable à jouer, demain. En termes de sécurité, d’abord, pour garantir à tous ceux qui se déplacent les ressources nécessaires à leur intégrité physique et à leur bonne santé. En termes techniques et technologiques, pour se connecter digitalement et favoriser l’événement hybride. Mais aussi en termes d’expérience. Beaucoup d’intervenants ont mis en avant la nécessité impérieuse de favoriser la découverte de la culture locale, du terroir, des spécificités du territoire. La rencontre a lieu également à ce niveau-là. Les speakers chefs-cuisiniers, restaurateurs, vignerons ou jardinier présents ont rappelé cet attachement viscéral à la terre et à ce qu’elle produit localement. Venir dans une ville, c’est épouser sa réalité historique, culturelle, universitaire, gastronomique… ont indiqué les organisateurs. Parce qu’on ne se déplacera plus comme avant, les raisons qui provoqueront un voyage devront être fortes.

Plateau de tournage au 2m2c, à Montreux 

L’attractivité d’une destination dépend aussi de la mobilisation des habitants

Venir dans une destination ne sera plus un choix purement logistique, c’est une évidence. On cherchera peut-être davantage à rencontrer les habitants, à écouter leurs histoires, à épouser pendant quelques heures leur culture... C’est pour cette raison que les quatre étapes de la Suisse Learning Expedition, à Bâle, à Montreux, à Lausanne, puis à Genève, ont débuté systématiquement par une déclaration d’amour à la ville, faite par des habitants fiers. Parce que, demain, c’est aussi la fierté des habitants, mais aussi de tous les socio-économiques locaux, qui compteront dans l’attractivité d’une destination. Aimer sa ville, c’est avoir la volonté de la partager, de la faire découvrir et de construire, chez le visiteur, des souvenirs impérissables.

60 convictions différentes

La Suisse Learning Expedition est un immense partage d’expériences et de réflexions qui a pour objectif d’inspirer tous les organisateurs de séminaires et d’événements. Ce partage d’expériences, s’il s’appuyait en partie sur la réalité de l’offre suisse, a une vocation universelle. C’est pour cette raison qu’il faut voir ou revoir tout ou partie des 12 heures de témoignages. L’incertitude liée aux modalités et à la force de la reprise nous contraint à multiplier les points de vue et les expériences. Et la Suisse Learning Expedition, ça reste 60 prises de position, 60 convictions, 60 paroles fortes qu’il faut écouter en ces temps incertains…