Comment vivez-vous cette période compliquée ?

Au début de la crise, un véritable couperet nous est tombé dessus. Nous avons dû écourter un événement à la demande de l’organisateur, alors que l’interdiction officielle de se rassembler n’a été annoncée que quelques heures plus tard. En règle générale, même si, et c’est normal, quelques tensions ont émergé, il y a, je trouve, une résilience continue de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur de l’événementiel. Pour l’instant, beaucoup d’événements sont reportés. Après une année record en 2019, nous devons nous adapter à un autre rythme et gérer d’autres questions de nos clients.

Sur quels sujets travaillez-vous, en cette période d’activité quasi nulle ?

Très vite, nous avons travaillé sur les événements virtuels et hybrides. Nous attendons d’ailleurs la réponse du board d’un congrès de 1000 participants qui devait avoir lieu sur notre site, pour le transformer en événement digital. Nous avons trouvé une solution très créative qui, à notre connaissance, reste encore inédite en Suisse et qui nous permet de proposer un événement très innovant. La créativité et l’innovation restent essentielles à notre proposition de valeur, y compris pendant cette période compliquée. En plus, c’est très valorisant pour nos équipes de travailler sur des projets nouveaux, auxquels nous ne sommes pas forcément habitués.

Foyer STCC ©Wolfmike.com

Justement, que font vos collaborateurs aujourd’hui ? Comment les mobilisez-vous ?

Nous avons mobilisé notre équipe pour réfléchir à l’évolution de certaines fonctions et améliorer nos processus internes. Nous avons aussi sollicité nos clients pour un point de situation et pour qu’ils nous partagent, au sein de groupes de travail, ce qu’ils aimeraient voir évoluer dans notre offre. Nous avons obtenu des retours incroyables. Par exemple, suite à cette étude, nous avons décidé d’intégrer la restauration dans nos prestations, un élément essentiel d’un événement. Ce qui fait que nous gérerons désormais, dès la réouverture du site, l’ensemble de la chaîne des prestations d’un événement. Ces différents groupes de travail traitent encore, par exemple, du virtuel ou de la relation client. Nos clients se posent évidemment beaucoup de questions sur la digitalisation des événements. Et nous avons souhaité nous positionner auprès d’eux comme un partenaire qui leur apporte des réponses concrètes et un accompagnement professionnel.

Est-ce votre rôle que de proposer une offre sur le virtuel ou l’hybride ?

C’est simplement un service supplémentaire que nous apportons à nos clients. L’avenir ne sera évidemment pas constitué que d’événements virtuels ou hybrides. Mais, dans les mois ou les années à venir, les autorisations de se déplacer seront certainement limitées. En offrant à nos clients la possibilité de les accompagner dans la réalisation de ces nouveaux types d’événement, nous sommes dans notre rôle. Ne serait-ce que pour générer du chiffre d’affaires. C’est clair que cette crise sanitaire est une véritable gifle dans notre univers. Mais nous devons pouvoir changer de cap de manière agile et efficace, comme nous savons d’ailleurs le faire pour les événements physiques que nous accueillons.

Auditorium STCC ©Wolfmike.com

Avez-vous une expérience d’événements hybrides ou virtuels ?

Nous avons déjà réalisé des événements hybrides. Mais la demande s’accélère, c’est évident. Il n’est pas rare pour nous qu’un speaker habitant à l’autre bout du monde participe à une manifestation qui se déroule dans nos murs. Dorénavant, le sens de la communication s’est inversé. Les événements regrouperont un nombre restreint de participants et seront diffusés sur les écrans d’une audience bien plus large. Nous pouvons aussi imaginer des petites conférences se déroulant simultanément dans plusieurs lieux dans le monde, en tenant compte, bien sûr, des décalages horaires. Mais, plutôt que l’hybride, nos clients semblent être plutôt partisans du tout virtuel ou du tout présentiel.