Mélanie Freymond, journaliste : « La nouvelle génération a beaucoup à nous apprendre sur les nouveaux formats »
Comment avez-vous traversé cette crise ?
Je ne suis pas d’un naturel angoissé, mais le stress de début de crise a été très violent. En quelques semaines, d’énormes contrats ont été annulés et j’ai, comme beaucoup, perdu plusieurs milliers de francs suisses. Tous les indépendants comme moi ont eu l’impression de ne plus rien maîtriser. Le modèle qui avait fait notre réussite ne nous protégeait plus. Il y avait un côté vraiment déprimant à cette situation. Heureusement, les aides du Conseil fédéral sont arrivées.
Quelle opinion portez-vous sur les événements digitaux qui se sont multipliés depuis 18 mois ?
Les événements digitaux nous ont clairement sauvés ! Ils sont arrivés d’un coup. Tout le monde s’est mis à faire du digital, au début de façon anarchique. Très vite, la demande s’est structurée, les donneurs d’ordres ont fait appel à des professionnels pour les accompagner, depuis les boites de production jusqu’aux studios, en passant par les agences événementielles. Cette nouvelle donne nous a sorti la tête de l’eau. Pendant neuf mois, j’ai exclusivement travaillé sur ces événements digitaux. C’est évident que mon profil de journaliste de télévision, habituée à gérer la caméra, était privilégié.
Les journalistes de télévision ont assurément été très sollicités…
Effectivement ! Comme journaliste télé et animatrice plateau depuis 20 ans, je pense avoir les armes pour aider les speakers qui, même s’ils avaient l’habitude de prendre la parole devant des audiences présentes en live, étaient un peu perdus devant cette nouvelle configuration. Mon rôle a donc été de les coacher. Ce qui permet de capter l’attention des audiences distantes, c’est avant tout l’authenticité. Quand on transmet un discours plus personnel, les personnes présentes derrière leur écran ont davantage de chance d’être attentives. La différence entre l’événement live et l’événement digital peut se comparer à celle entre le théâtre et le cinéma. Dans le premier cas, l’énergie du public nous encourage, nous permet de réagir. À l’inverse, il faut utiliser d’autres ressorts dans le second cas, plus personnels. Le message doit être clair, concis. Raconter une histoire, s’appuyer sur son vécu, sur son expérience, sont des moyens efficaces pour capter l’attention des audiences distantes.
Quel a été selon vous le principal impact de ces événements digitaux ?
Le digital a permis d’atteindre de plus larges audiences, plus internationales, qui n’ont jamais été en mesure d’être présentes physiquement. Les organisateurs ne renonceront plus à cette opportunité. C’est pour cette raison que l’hybride est là pour durer. Mais une production de qualité télévisuelle, quand on l’ajoute à l’organisation d’un événement physique, coûte cher. L’hybride ne sera pas à la portée de tous les budgets. Par conséquent, tout le monde cherche actuellement à trouver des solutions pour diminuer les coûts, tout en maintenant l’objectif de capter des audiences en présentiel comme en distanciel. Il y a beaucoup de tests actuellement et c’est tant mieux. On trouvera des solutions. Il suffit de commencer par regarder la nouvelle génération, qui nous montre qu’on n’a pas forcément besoin de plateau télé pour se mettre en scène. Elle a beaucoup de choses à nous apprendre sur l’utilisation de nouveaux formats…
Quels sont les sujets qui reviennent dans les prises de parole post-crise ?
La thématique du bien-être est en filigrane de beaucoup de sujets. On sent que les gens ont souffert, sont peut-être encore angoissés. Les entreprises prennent conscience des difficultés traversées et veulent se donner les moyens de conserver leurs talents après cette crise compliquée. Enfin, le thème du développement durable est toujours aussi un peu au cœur des événements. J’espère que toutes ces prises de parole sur ces sujets de notre époque sont sincères. En tous cas, j’ai envie d’y croire.
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