Yannick Bazin, Salon LEC Genève : « La crise nous ouvre de nouveaux horizons »
Décrivez-nous ce qu’est le LEC…
Acronyme de L’Événement Connecté, le LEC est le plus grand événement suisse dédié au digital, à la relation client et à l’IT. Je l’ai créé il y a 10 ans. J’étais alors consultant web autour d’une technologie d’e-commerce sur laquelle j’avais organisée une conférence à Genève. Puis, l’événement e-commerce leader en Suisse s’est arrêté et bien que novice j’ai saisi l’occasion pour créer eCom qui est devenu le LEC. Depuis, chaque année, j’ajoute des briques. Dix ans après, le LEC est un événement local, francophone, qui touche un territoire équivalent à la région Rhône-Alpes. Il accueille 180 exposants et 4000 visiteurs chaque année.
Quel a été l’impact de cette crise sur votre événement ?
J’ai reporté l’édition de 2020, comme beaucoup d’organisateurs de salons. Même si j’ai eu une fenêtre de tir en septembre-octobre, je n’ai pas souhaité me lancer dans le montage d’une édition. Le contexte de l’époque ne m’y invitait pas vraiment. En 2021, j’ai organisé une version digitale en juin, puis l’édition physique s’est tenue en septembre. L’événement digital, gratuit, a rempli ses objectifs, même s’il y a eu pas mal de no shows (un des grands enseignements du modèle virtuel en mode gratuit) et que l’engagement en ligne aurait pu être meilleur. Et je ne crois pas, dans mon cas, au concept d’animation de communauté en ligne, qui nécessite temps, légitimité et ressources, alors que la monétisation est incertaine. Je crois d’ailleurs davantage à la communauté type réseaux/clubs privés où les rencontres présentielles sont le cœur du concept et bien plus cohérentes avec notre savoir-faire. Donc en 2022, priorité au réel…
LEC Genève, édition 2019
Quelles conclusions tirez-vous de cette période compliquée ?
En Suisse, les salons événements grand public d’après-crise, populaires, du type foire, ont très bien fonctionné, avec même pour certains une affluence record. Ce qui montre, s’il est nécessaire, que le besoin de se rencontrer et de vivre des moments festifs est très fort.
Les rendez-vous BtoB ont connu plus de difficultés. Pour le LEC, j’ai convaincu beaucoup d’entreprises de venir exposer, mais j’ai connu, comme beaucoup d’autres organisateurs, une baisse du nombre de visiteurs. Et il ne faut pas se voiler la face, cette tendance de stagnation ou baissière était présente avant la Covid-19 qui n’a fait qu’accélérer le mouvement. Ces résultats nous obligent à imaginer l’avenir différemment.
Comment pensez-vous réagir ?
Je ne planifie rien au premier semestre et je scinde le LEC en deux types d’événements : un congrès d’affaires, avec des rencontres privatives premium en one-to-one, qui va accueillir moins de monde, mais des profils plus ciblés, du type C-level. Ce congrès d’affaires se tiendra dans un lieu événementiel exceptionnel. Je conserve également le modèle salon, dans une version revisitée et plus concentrée. La répartition se fait entre les thèmes précédemment traités dans le LEC. La moitié des thématiques se retrouvera dans un format classique de salon/forum BtoB, l’autre se prête plus au congrès d’affaires. L’idée est d’organiser une édition de chacun de ses événements en 2022 et peut-être deux de chaque en 2023.
Qu’est-ce qui vous a encouragé à opérer ces évolutions ?
Je n’ai pas fait d’études spécifiques, je n’ai pas consulté plus que cela, mais je ressens le besoin de tester le marché sur ces deux modèles. Qui ne tente rien n’a rien ! Tout salon possède un cycle. Le LEC était arrivé à la fin de ce cycle. Imaginez que la première édition s’est tenue avec 15 exposants et 300 visiteurs… Le parcours est beau, mais la crise sanitaire doit nous permettre d’ouvrir de nouveaux horizons après une période de doute. Notre structure est petite, nos coûts sont maîtrisés et, grâce à l’excellent travail des représentants de la filière, l’État français a bien soutenu nos entreprises. Nous sommes propriétaires de notre plateforme de webinars et de nos outils online, héritages de notre passé de consulting web, ce qui nous permet d’être agile, de mettre rapidement une dose de virtuel si nécessaire dans notre offre et d’affronter cette nouvelle période sans trop de stress.
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